Bilan 2024 de la subvention prévention des risques ergonomiques

Lancée en mars 2024, la subvention prévention des risques ergonomiques visait à réduire trois facteurs de risque particulièrement présents dans le monde du travail : les manutentions manuelles, les postures pénibles et les vibrations mécaniques. En seulement neuf mois, 5 666 aides ont été attribuées pour un montant total de 44,1 millions d’euros. Ce chiffre dépasse de 16 % l’enveloppe des anciens dispositifs de prévention des TMS, qui s’élevait à 38 millions.

Des coûts liés aux accidents toujours élevés.

À première vue, cela peut sembler conséquent. Mais rapporté aux dépenses globales liées aux accidents du travail, l’investissement prend tout son sens. En 2023, l’Assurance maladie a déboursé plus de 640 millions d’euros pour couvrir les conséquences des accidents, qu’ils entraînent ou non un arrêt : frais médicaux, indemnités journalières, indemnités en capital ou rentes. La même année, on déplorait 74 décès, 63 252 accidents du travail et plus de 6,2 millions de journées indemnisées. Concrètement, un salarié sur 35 a été victime d’un accident du travail en 2023.

Les secteurs et causes les plus touchés.

Les secteurs les plus touchés sont bien identifiés : les activités de service (notamment l’intérim, l’aide à domicile, les EHPAD ou le nettoyage), le BTP et le transport, tous affichant un taux d’accidents supérieur à 40 %. Les principales causes sont elles aussi connues : 52 % des accidents sont liés à la manutention, 24 % aux chutes.

Les maladies professionnelles en hausse.

Les maladies professionnelles constituent un autre enjeu majeur. En 2023, 89 % d’entre elles étaient des troubles musculo-squelettiques (TMS), dont le nombre a encore progressé de 11 % entre 2022 et 2023. Cela signifie qu’un salarié sur 420 a été concerné. Le coût global pour l’Assurance maladie atteint 320 millions d’euros, uniquement pour la réparation de ces maladies (soins, indemnités journalières, indemnités en capital ou rentes). Quatre secteurs se démarquent tristement par leur exposition : les activités de service, les services/commerces/industries de l’alimentation (+37 % par rapport à 2022), le BTP et la métallurgie, chacun enregistrant plus de 700 cas sur l’année.

Des actions concrètes de prévention.

Face à ces constats, la subvention couvre un large éventail d’actions. Elle permet de financer aussi bien des diagnostics ergonomiques et des formations que l’achat d’équipements adaptés réduisant les contraintes physiques, l’aménagement de postes de travail pour prévenir la désinsertion professionnelle, ou encore la prise en charge partielle des frais liés au personnel mobilisé. En 2024, 68 % des aides concernaient des actions de prévention et 63 % l’acquisition d’équipements, preuve que les entreprises s’équipent activement pour améliorer les conditions de travail.

Exemples d’investissements soutenus

Une aide pensée pour les petites entreprises.

Un autre point marquant de ce bilan est la forte implication des petites structures : plus de 65 % des aides ont été attribuées à des entreprises de moins de 50 salariés. Cette orientation s’inscrit dans la stratégie de la Commission des accidents du travail et des maladies professionnelles (CAT/MP), qui réserve les deux tiers de son budget annuel, soit 100 millions d’euros sur 150, aux TPE-PME, souvent les plus exposées et les moins outillées pour développer une vraie politique de prévention.

Une procédure simplifiée pour encourager les demandes.

Enfin, la procédure de demande a été simplifiée pour faciliter l’accès à cette aide. Les entreprises doivent passer par leur compte sur le site net-entreprises.fr (rubrique “Votre entreprise > Demander une subvention”), tandis que les travailleurs indépendants doivent adresser leur demande directement à leur caisse régionale (Carsat, Cramif, CGSS).

Prévenir, un investissement durable

Ce bilan 2024 démontre que la prévention des risques ergonomiques n’est pas un coût, mais un investissement durable. Elle permet de protéger la santé des salariés, de réduire le poids des accidents et maladies professionnelles, de préserver la performance économique des entreprises.

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